Programme des conférences 2011 - 2012


Lieu de conférence
Titre de conférence
Nom du contributeur
Date
Club Taher Hadded
Les analyses ADN: richesse et spécificité du patrimoine génétique de la population Tunisienne"
Rym Kefi
Vendredi 23 décembre 2011
Club Taher Hadded
Chroniques tunisiennes: Ecriture romanesque et histoire
Alia Mabrouk
Vendredi 27 janvier 2012
Club Taher Hadded
Pluralité et profondeur historique des appartenances et des racines : Qu'est-ce qu'un Tunisien, qui est tunisien dans les discours politiques de l'après 14 janvier 2011, tentative de décryptage
Sophie Bessis
Vendredi 2 mars 2012
Club Taher Hadded
Réflexion autour d’une expérience dramaturgique : Le Théâtre de la Terre
Noureddine Ouerghi
Vendredi 30 mars 2012
Club Taher Hadded
La Tunisie des plasticiens
Ali Louati
Vendredi 27 Avril 2012
Club Taher Hadded
La Tunisie des musiciens
Mourad Sakli
Vendredi 25 mai 2012
Club Taher Hadded
Slam épicé à la tunisienne
Hatem Karoui
Jeudi 28 juin 2012


Présentation :
  Le comité fondateur de l’ATEH est très heureux de vous proposer ces « Rendez-vous » mensuels qui se tiendront dans cet agréable lieu chargé de mémoire qui n’est autre que le Club Culturel Taher Hadded.
Notre objectif est de réunir des universitaires de métier et des acteurs professionnels du monde culturel (Cinéastes, plasticiens critiques littéraires, dramaturges musiciens médiateurs et agitateurs culturels…) pour engager une réflexion autour d’une problématique  simple et toujours fédérateur. "Etre Tunisien."
Vue les circonstances qui ont marqué l’année 2011, nous avons cru opportun de concentrer le débat autour de la problématique de la « Tunisianité », et d’engager une réflexion sur le sens que requière le fait d’être tunisien aujourd’hui ? Que signifie pour nous être tunisien? Et quelles seraient les spécificités que nous pouvons attribuer à cette épithète que nous portons en héritage de générations en en générations?
Un petit territoire et une grande « Nation » :
Nul doute dans la complexité généalogique, ethnique et culturelle de la Tunisie, dont l’homogénéité porte actuellement le signe d’une évidence. Mais une telle réalité ne doit pas nous faire perdre de vue la capacité de cet espace à brasser maints groupes ethniques et à mélanger des identités différentes. C’est peut être là ou on devrait posés amples questions sur notre "créolité, sur notre "identité rhizome."
La représentations cartographique du territoire nationale porte aujourd'hui elle aussi le signe d’une évidence, pourtant leur signification précise ne se traduisait pas d’une manière aussi tranchée durant les siècles antérieurs à notre longue histoire.
L’émergence relativement précoce de l’Etat territorial au cours des derniers siècles de l’époque médiévale et durant toute la période moderne a permis aux habitants des villes - comme ce fut le cas dans les pays d’Occident - de jouer un rôle primordial dans l’éclosion d’une identité territoriale devenue aujourd’hui  familière. Les chroniqueurs des sagas dynastiques, comme  les documents d'archives nous éclairent sur la réussite de l’Etat à exercer son contrôle sur le territoire et à lui imposer une hégémonie ne souffrant d’aucun partage. Mais La tendance à focaliser toute la légitimité sur la dimension politique ne témoigne-t-elle pas de ce que certaines approches historiques ont déjà qualifié de « contentement spatial », prouvant l’implication de la géopolitique dans ce que nous ne dédaignons pas d’appeler « l’invention de la Tunisie » moderne ; et exprimant le contentement des Tunisiens à ne faire valoir leur autorité que sur la portion congrue de l’espace maghrébin ?
Pour une histoire culturelle de la Tunisie:
Si nous laissons de coté les aspects attenants à la géopolitique et à l’histoire du peuplement pour appréhender la « tunisianité » comme  un fait rattaché  à la culture.
Quelle signification peut-on attribuer à notre accoutrement ou à notre patrimoine culinaire?
Qu’est ce qui fait de l’histoire du paraître et des façons dont nous usons pour préparer ou pour conserver les produits de la terre, un indice patent de la présence d’une culture matérielle prouvant que la société tunisienne détient un savoir faire et une connaissance pratique du milieu naturel, ainsi qu’une grande capacité à rationaliser ses agissements et à tirer profit d’un milieu naturel capricieux et imprévisible?
Si la réalité tunisienne en ce domaine ne représente pas de grandes différences par rapport aux autres pays de la Méditerranée, ses spécificités géographiques ainsi que l’histoire de son peuplement concourent à donner aux Tunisiens une façon propre à eux de s’habiller et un régime alimentaire reflétant les spécificités de leur personnalité.
Les Tunisiens ont incontestablement beaucoup empruntés aux différentes civilisations qui ont investi leur territoire, des partenaires anonymes d'abord suivis des Phéniciens puis des Romains, Turcs Andalous et européens ont tous contribué à donner aux tunisiens un rapport particulier à l’accoutrement ainsi qu’une relation peu commune aux plaisir de bouche et à l'attablement.
Leur façon de s’habiller atteste de leur volonté à s'envelopper en arborant un accoutrement simple, usant en termes de matériaux de la laine et optant pour la couleur blanche symbolisant la pureté et dénotant d’une quête du salut également.
La cuisine tunisienne aux origines berbères, basée sur un rapport marqué aux céréales a dû se mettre au goût des multiples concurrents du pays comme les Phéniciens venus d’Orient et les Andalous expulsés d’Occident. Il est à remarqué que l’aspect sacré du pain et l’assimilation de la vie à une permanente quête de la croute, pourrait expliquer l’attachement des tunisiens au carré familial qui a constamment représenté, un le cercle social  sécurisé par excellence.
Enfin le rapport des tunisiens à la littérature et à la création artistique dénotent de la présence d’un certain nombre de difficultés, qui n’expriment pas forcement une incapacité à sublimer le quotidien en l’accommodant à une esthétique dépassant la sensibilité commune mais révèlent au contraire la présence de facteurs parallèles indiquant une gêne manifeste à transcender la réalité, et ce indépendamment de leurs efforts visant à se réapproprier la grande culture et leur volonté à faire évoluer les mœurs, en se plaçant souvent du coté du progrès. 
Le rapport des pays musulmans à la modernité a toujours suscité une agitation non dénuée de surenchère. La transgression de la réalité voir sa subversion assumée par les créateurs et l’agitation qui en découle, ont toujours relégués les défenseurs de la modernité au ban des accusés. L’aliénation à un Occident jugé trop subverti a toujours profité à l’activisme nationaliste, aux défenseurs d’une arabité humiliée ainsi qu’a un islam souvent inquisiteur. 
Si on considère que la posture vis à vis de la modernité représente une pensée perfectible s’accommodant à la critique et reflétant une volonté de rompre avec le suranné, il est important de nous interroger sur la capacité des créateurs tunisiens à s’inscrire dans une telle dynamique afin de se mettre au diapason de l’universel.
 Nous gagnerons assurément si ces « Rendez-vous » œuvreront à approfondir et à dépassionner le débat 
sur des thèmes comme:
-       L’aventure territoriale ou « L’invention » de la Tunisie.
-       Le peuplement de la Tunisie ou « la saga de la créolité ».
-       L'histoire culturelle de la Tunisie.
-        La redécouverte de l’antiquité.
-        La tunisianité et l’histoire du genre social.
-        La Tunisie des artistes et des créateurs. 
-        La Tunisie dans le regard extérieur.
Toutes ces contributions présentées sous forme de conférences mensuelles, alimenterons, avec celles proposées par des universitaires de métier, les pages du premier numéro de la revue « Autrement » périodique annuelle de l’ATEH.