Ali Louati invité des Rendez-vous de l'ATEH cycle de conférences "Etre Tunisien"

Ali Louati invité des Rendez-vous de l'ATEH cycle de conférences "Etre Tunisien" le vendredi 27 avril à 15 heure au club Taher Hadded

Ali Louati dit ce qu'il avait sur le cœur
 Le Temps | Publié le 21.02.2011
Ali Louati naît et grandit dans les faubourgs de la médina de Tunis qui lui inspirera largement un grand nombre de ses travaux, notamment les fictions. Après un baccalauréat obtenu au Collège Sadiki de Tunis, il rejoint la faculté de droit et des sciences économiques et politiques de Tunis, où il obtient en 1973 une licence en droit privé.
 Mais, déjà, sa passion pour les arts et la littérature est là et occupe une bonne partie de son temps. Étudiant, il publie des pièces de théâtre, des nouvelles et des traductions, notamment d'Edgar Allan Poe et de Guillaume Apollinaire. Après un court passage par la banque, il décide, suite à sa rencontre avec le peintre Zoubeir Turki, de démissionner et de se consacrer entièrement à la vie culturelle. Il est alors recruté par le ministère de la Culture en 1974.

Carrière professionnelle

 L'action de Louati au sein du ministère lui permet de bâtir de quelques unes des plus importantes institutions culturelles de la Tunisie contemporaine. Il dirige notamment le service des arts plastiques (1974-1986), le Centre d'art vivant de la ville de Tunis (1981-1990), le Festival international de Carthage (1985-1986) ainsi que le Centre culturel international d'Hammamet (1995-1996). Il fonde et dirige également la Maison des arts au sein du parc du Belvédère (1992-1999) et, surtout, il est le maître d'œuvre de la création du Centre des musiques arabes et méditerranéennes, installé dans le palais du baron Rodolphe d'Erlanger à Sidi Bou Saïd, qu'il avait imaginé comme une institution de préservation et de promotion du patrimoine musical tunisien. En collaboration avec le compositeur Anouar Brahem et Hatem Touil, chercheur et spécialiste de la conservation des phonographes, il étend par la suite les missions de l'institution aux musiques arabes et méditerranéennes et à la prospection d'expressions musicales nouvelles.

Poète et traducteur
 L'écriture poétique de Louati se caractérise par une grande modernité conceptuelle et formelle conjuguée à un attachement à l'essence et à l'esprit arabe de sa poésie. Fin connaisseur de la poésie universelle et enraciné dans la tradition poétique arabe, l'écriture de Louati est un alliage entre ces deux confluents poétiques.
 Sa plume est connue en Tunisie depuis le début des années 1970, lorsqu'il publie de nombreux poèmes et études critiques. Pourtant, il publie assez tardivement son premier recueil de poèmes, Akhbar al bi’r al moua’ttala (Chronique du puits abandonné) en 1985, suivi par Maji’ou-l-Miyah en 1993, qu'il traduit lui-même en français, sous le titre Parousie d'eaux, et dont il publie des extraits dans la revue Liaisons à Bruxelles entre 2000 et 2007.
 Il fait par ailleurs sensation en publiant, en 1985, une traduction de plusieurs poèmes de Saint-John Perse (Anabase, Exil, Pluies, Neiges et Poème à l'Étrangère) qui, depuis, fait autorité dans le monde arabe. Louati a également écrit pour le théâtre, notamment une comédie, Al Moutachaâbitoun (Les Parvenus), créée par l'homme de théâtre Mohamed Driss au Théâtre national tunisien (2005), Min ‘ajl Béatrice (Pour Béatrice), une pièce de théâtre publiée aux éditions Contraste à Sousse en 2007, ou encore un drame en vers, Sawwah al-‘ishq (Le Pèlerin d'amour), publié également aux éditions Contraste en 2009.

Historien de l'art
 Ali Louati est également historien et critique d'art. Ayant participé, sur près de trente ans, à la vie artistique en Tunisie et à l'étranger comme animateur et organisateur d'expositions artistiques, il développe une réflexion sur la naissance et l'évolution des arts plastiques en Tunisie ; il en résulte un corpus de textes théoriques sous forme d'ouvrages généraux, de monographies et de textes introductifs à des catalogues publiés à l'occasion de diverses manifestations. Parmi ses nombreux écrits sur l'art tunisien, son ouvrage L'aventure de l'art moderne en Tunisie, édité chez Simpact en 1999, constitue un ouvrage de référence sur l'art moderne en Tunisie, depuis son apparition à la fin du xixe siècle jusqu'à la fin du xxe siècle. Il a par ailleurs écrit de nombreuses monographies consacrées à plusieurs artistes tunisiens et arabes, tels que Mounir Al-Shaarani, Ahmed Hajeri, Aly Ben Salem, Hédi Selmi entre autres.
 Il a aussi été membre du jury de manifestations artistiques et de biennales internationales : 6e Biennale du Caire en 1995, Biennale de Charjah en 1997, Biennale d'art africain à Dakar en 1998 et Biennale internationale de la calligraphie arabe de Charjah en 2004.
 En 1979, il traduit vers l'arabe les thèses d'Alexandre Papadopoulo sur l'esthétique de l'art musulman, avec une introduction critique, sous le titre Esthétique de la peinture musulmane (éditions Abdelkarim Ben Abdallah à Tunis). Suivent de nombreuses publications et études sur l'esthétique de l'art musulman dans des encyclopédies et ouvrages collectifs.

Activités pour la télévision et le cinéma
 Louati a également écrit de nombreuses fictions pour la télévision. On peut citer parmi ces travaux El Khottab Al Bab, feuilleton à succès écrit en deux parties pour la télévision tunisienne (1995-1996), ou encore Îchqa wa Hkayet (Amour et commérages), Manemet Arroussia (Songe d'Aroussia) et Gamret Sidi Mahrous (La lune de Sidi Mahrous). Pour le cinéma, il écrit en 1982 le commentaire d'un court métrage, La Rose des sables, d'après un scénario et une réalisation d'Hassan Chatti et Mohamed Driss. À partir de son poème Titfakkar (Te souviens-tu ?), mis en musique par Anouar Brahem, tiré de l'album de chansons Passion de fleur, Kalthoum Bornaz réalise un court métrage, Regard de mouette, en 1991.

Publications:
Poésie
 (ar) Akhbar al bi’r al moua’ttala (Chronique du puits abandonné), éd. Maison tunisienne de l'édition, Tunis, 1985
 (ar) Anabase wa qaçaid ukhra, éd. Maison arabe du livre, Tunis, 1985, traduction de poèmes de Saint-John Perse
 (ar) Maji’ou-l-Miyah (Parousie d'eaux), éd. Maison arabe du livre, Tunis, 1993
Prose
 (ar) Héraclès, éd. Contraste, Sousse, 2001, présentation sous forme romanesque des diverses traditions autour du héros de la mythologie grecque
 (ar) Boustani-l-khamsata a’shara massa, éd. Contraste, Sousse, 2004, traduction de Samir Makhlouf, Le Jardinier de quinze soirs, éd. Sens & Tonka, Paris, 2000
Théâtre
 (ar) Min ‘ajl Béatrice (Pour Béatrice), éd. Contraste, Sousse, 2007 (pièce de théâtre)
 (ar) Sawwah al-‘ishq (Le Pèlerin d'amour), éd. Contraste, Sousse, 2009 (drame en dialecte)
Arts plastiques
Monographies
 Aly Ben Salem, éd. Maison tunisienne de l'édition, Tunis, 1986
 Hédi Selmi, éd. Cérès, Tunis, 1994
 Le baron Rodolphe d'Erlanger et son palais Ennajma Ezzahra à Sidi Bou Saïd, éd. Simpact, Tunis, 1995
 Ahmed Hajeri, éd. Maison des arts, Tunis, 1997
Ouvrages généraux
 (ar) Les arts plastiques en Tunisie, éd. ALECSO, Tunis, 1996
 L'aventure de l'art moderne en Tunisie, éd. Simpact, Tunis, 1999
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